Nous empruntons cet article au site du mouvement ANV-COP21, dont nous sommes le partenaire genevois et dont nous partageons l’analyse.
Les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) nous alertent depuis des années sur la nécessité de mettre en place un programme ambitieux de réduction de Gaz à Effets de Serre (GES) – qui sont les principaux responsables du changement climatique. L’absence de réponse internationale fait que la réalité nous rattrape : il y a maintenant urgence à modifier drastiquement nos modes de production et de consommation dans les 5 à 10 ans à venir pour éviter la catastrophe.
Nous sommes en route vers une augmentation de la température terrestre de plus de 3°C d’ici à 2100*.
+3°C cela ne veut pas dire que nous mettrions plus souvent un T-Shirt, cela veut dire que les conditions de vie sur Terre seraient complètement différentes d’aujourd’hui : des îles et des territoires côtiers disparaîtraient, des événements climatiques extrêmes seraient de plus en plus fréquents. Cela aurait des conséquences majeures (alimentation, santé, habitat) sur les populations les plus fragiles. D’importants phénomènes migratoires seraient à prévoir, ce qui attiserait les tensions internationales. Il y a urgence à agir car ce combat conditionne tous les autres, celui pour la démocratie, celui pour l’amélioration des conditions de vies de chacun, celui pour l’autonomie énergétique et alimentaire.
Consultez le site leclimatchange.fr publié par le Réseau Action Climat pour plus d’informations.
Selon le GIEC il faut atteindre notre pic d’émission de gaz à effet de serre (GES) avant 2020. Et ensuite nous devons les diminuer de 10% par décennie. C’est le seul scénario pour nous maintenir en dessous de la barre des 1,5°C d’augmentation de la température terrestre.
Pourquoi l’Accord de Paris de la COP21 ne sauvera pas le climat :
L’Accord de Paris approuvé en décembre 2015 lors de la COP21 par 195 chefs d’États est le premier accord universel sur le climat dans lequel tous les Etats ont pris des “engagements” dans le but de faire diminuer leurs émissions de GES. Il prévoit de contenir le réchauffement climatique en dessous de +2°C, si possible +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est un bon objectif mais l’Accord de contient malheureusement aucune mesure contraignante permettant d’atteindre ces objectifs. De plus les engagements volontaires de réduction de GES de l’ensemble des États cumulés, formulés en amont du sommet, nous amènent à +3°C d’augmentation de la température terrestre. Ces engagements ne sont pas contraignants, leur ré-évaluation n’est pas prévue avant 2020, et l’Accord de Paris ne propose aucune feuille de route pour atteindre ces objectifs.
Notre lecture de cet accord :
De part sa nature non contraignante et pas assez ambitieuse, l’Accord de Paris ne sauvera pas le climat. Il est inadapté à l’urgence climatique à laquelle l’humanité est confrontée. Le flou laissé par ces négociations internationales est inacceptable au regard de la situation décrite par les scientifiques. Pire, il semble que la majeure partie des acteurs économiques et certains acteurs politiques les ignorent complètement et continuent leurs pratiques climaticides qui nous emmènent droit dans le mur. Alors que les Etats du monde entier réunis auraient le pouvoir de faire tomber la pluie pour éteindre un incendie de maison, ils sortent un pistolet à eau ! Face à ce manque de réalisme et d’engagement des Etats, ce sont aux citoyennes et aux citoyens de montrer que ce sujet est un des défis majeur du XXIè siècle. C’est la mission que s’est donné le mouvement ANV-COP21.
*Par rapport à l’ère pré-industrielle : 1850.