Jeudi 22 Novembre 2018 à Genève

#SiRogerSavait #RogerWakeUp

Action au Crédit Suisse à Bâle, Lausanne et Genève

Combien de joueur et joueuses de tennis faut-il pour cacher un bilan climatique désastreux?

Depuis des années, Crédit Suisse tente de redorer son image à travers des campagnes publicitaires grand public, mettant en scène des figures admirées telles que Roger Federer. Symbole d’excellence et de fair-play, l’athlète suisse est pourtant devenu, malgré lui, le visage d’une banque largement impliquée dans la destruction du climat.

Les scientifiques nous l’avaient pourtant dit dès 2015, dans le cadre de l’Accord de Paris : pour espérer limiter le réchauffement à moins de 2°C, il faut cesser d’investir dans les énergies fossiles. Pourtant, loin de réduire son exposition, Crédit Suisse a continué de financer massivement les entreprises les plus polluantes de la planète.

Selon le rapport Banking on Climate Chaos, la banque a fourni depuis 2016 plus de 82 milliards de dollars de financements à des sociétés actives dans le charbon, le pétrole et le gaz [1].

Elle est également l’un des bailleurs de fonds historiques de l’industrie des sables bitumineux en Alberta, au Canada — l’une des formes d’extraction les plus énergivores, destructrices et toxiques pour les écosystèmes et les populations autochtones. Elle a ainsi soutenu des entreprises impliquées dans les pipelines les plus contestés d’Amérique du Nord : Dakota Access Pipeline (Standing Rock), Keystone XL, Line 3, tous au cœur de mobilisations massives dénonçant la violation des droits humains et la catastrophe écologique [2, 3].

Ce soutien s’est poursuivi malgré les alertes climatiques répétées. Dans son rapport de 2023, le GIEC a une nouvelle fois confirmé que toute nouvelle infrastructure fossile est incompatible avec un avenir vivable [4]. Pourtant, Crédit Suisse n’a adopté aucune politique sérieuse de sortie des énergies fossiles, selon des analyses de Reclaim Finance et Urgewald [5].

Pour masquer ce bilan climatique désastreux, la banque s’est offert une campagne publicitaire haut de gamme portée par Roger Federer, censée associer son image à la beauté des Alpes suisses et à une vision proprement illusoire de durabilité. Ce contraste entre la réalité du portefeuille de la banque et son marketing “vert” est un cas d’école de greenwashing [6].

Jusqu’ici, la stratégie publicitaire de la banque lui a permis de fuir ses responsabilités. Rodger Federer est un sportif emblématique. Il incarne la réussite et le fair-play. Nous lui demandons de devenir Champion du Climat en refusant de continuer à associer son image à ceux et celles qui le détruisent. Passons ensemble à l’action !

Sources: 

[1] Banking on Climate Chaos Report 2023

[2] Keystone XL, BankTrack

[3] Dakota Access Pipeline funding

[4] IPCC, FT

[5] Greenwashing publicity campaign

OTHER BLOGPOSTS

“Toward a Buen Vivir” Panel at Building Bridges

“Toward a Buen Vivir” Panel at Building Bridges

01.10.25 - Genève Introducing the topic The climate and biodiversity crises are unfolding alongside the rise of an illiberal wave that weakens democracy and collective rights. Finance plays a central role in this trajectory: it drives the overshoot of planetary...

read more
Les délégués toxiques de la Suisse: pesticides et  intérêts chinois obtiennent des badges suisses à la COP 30

Les délégués toxiques de la Suisse: pesticides et  intérêts chinois obtiennent des badges suisses à la COP 30

Les délégués toxiques de la Suisse: pesticides et intérêts chinois obtiennent des badges suisses à la COP 30
BreakFree Suisse, Swiss Youth for Climate (SYFC) et Drop Fossil Subsidies exhortent les autorités suisses à mettre en place des critères de sélection transparents et à impliquer le grand public dans le processus de sélection des futurs représentants à la COP. L’intégrité des sommets sur le climat est en danger.

read more
Contre-sommet “Burning Bridges”

Contre-sommet “Burning Bridges”

Samedi 27 Septembre – Uni mail, salle MS150 – Genève À l’heure où la planète brûle et où les peuples réclament justice, du Congo pillé pour ses minerais au génocide en cours à Gaza, la finance suisse se proclame championne du développement durable tout en continuant...

read more