Genève, 06.05.24 – 29 élu·es Suisses conseiller·es Nationaux, cantonaux et aux États, issu·es de 9 Cantons, et de 5 partis politiques différents déplorent la discrimination dont deux personnalités Mapuche et Argentines ont fait l’objet à l’occasion de l’Assemblée Générale de la banque le 26 avril 2024. Ils relient cette pratique avec l’irrespect par la BNS de ses propres lignes directrices d’investissement qui l’empêchent en principe d’investir l’argent public dans des entreprises commettant de manière systématique de graves dommages à l’environnement et violant massivement les droits humains.

En pratique, le Messager (Werken) du Peuple Mapuche Orlando Carriqueo et l’avocate des droits humains Mariana Katz ont obtenu délégation actionnariale de deux organisations suisses l’Alliance Climatique Suisse et l’ONG Campax pour pouvoir participer à l’Assemblée Générale 2024 des actionnaires de la BNS [source 1]. Ils venaient attirer l’attention des membres de l’Assemblée Générale sur les conséquences des investissements de la BNS dans des entreprises exploitant le gaz et le pétrole de schiste par fracturation en Argentine (Vaca Muerta). A la toute fin 2023, la banque publique détenait 1,2 millards USD dans ExxonMobil, 846 millions dans Chevron, une estimation de 680 millions et de 471 millions dans Shell et dans TotalEnergies. La BNS a également investi 402 millions dans BP et 87 millions dans Equinor [source 2] (nota bene: aucun des chiffres n’est directement communiqué par la Banque, les entreprises européennes font donc l’objet d’une estimation). Dans cette lettre ouverte, les élu·es réaffirment leur soutien aux populations autochtones et rappellent que la BNS doit respecter ses règles internes dont l’interdiction d’investir dans des firmes commettant de manière systématique de graves dommages à l’environnement, et/ou le viol massif des droits humains fondamentaux. Comme le dit la lettre, la BNS « affirme par ailleurs respecter les “valeurs Suisses”, or les pratiques discriminatoires, le déni de démocratie interne et le soutien aux entreprises impliquées dans l’exploitation à grande échelle des gaz et pétrole de schiste n’en font pas partie ». Pour le conseiller national PS Christian Dandrès “Avec l’argent de la population, la BNS mène une politique qui foule aux pieds les droits humains et refuse aux victimes le droit à la parole.” Contact: Olivier de Marcellus, Collectif BreakFree Suisse, +41 79 342 7025 elviejo@riseup.net Source 1: Biographies Source 2: Base de données financières Refinitiv