A l’occasion des 60 ans de la caisse de pension CIEPP et des 5 ans de la COP21, trois membres de BreakFree en tenue de serveurs ont gracieusement servi aux cadres de la caisse un champagne pétrolier avec accompagnement musical par deux joueurs de cor des Alpes pour aider à prendre inspiration grâce aux sonorités profondes et lentes propices à la réflexion. Ce cocktail imbuvable symbolise un retour sur investissement en liquide ainsi que l’engluement de la CIEPP, caisse de la Fédération des Entreprises Romandes, dans les énergies fossiles.
La CIEPP se présente comme un “investisseur responsable” adepte d’une finance durable et respectant les principes ESG (Environnement/Social/Gouvernance). Cependant, la CIEPP n’a pas annoncé de trajectoire transparente et vérifiable de décarbonisation de son portefeuille compatible avec l’Accord de Paris. De plus elle n’a pas répondu aux répétés appels de l’Alliance climatique Suisse qui travaille au ranking des caisses de pension. Elle s’avère être l’une des pires Caisses de Pension suisses évaluées par l’Alliance Climatique Suisse sur la base des données de l’Office Fédéral de l’Environnement. L’évaluation d’ensemble (klima-allianz.ch/fr/rating-climatique/) effectuée par l’Alliance a porté sur l’empreinte carbone de 110 caisses suisses représentant 80% du volume total d’investissement, cumulé à 1000 milliards de francs. Pour l’instant la CIEPP ne fait clairement pas partie des Caisses qui ont à coeur de mettre en adéquation leur portefeuille avec les impératifs fixés en 2015 à l’occasion de la COP21. Pourtant d’autres l’ont fait : la Caisse de pension de Lucerne LUPK ou la Bâloise qui gèrent toutes les deux un volume d’actif équivalent ou supérieur à celui de la CIEPP. En 2020, la Caisse booste toujours la crise climatique par un investissement dangereux de l’épargne d’entreprises, d’employés et d’indépendants. Les investissements actuels de la CIEPP mettent la biosphère sur une trajectoire de +4° à +6°C en 2100. Etant reliée à la FER, son devoir d’exemplarité devrait lui imposer d’agir pour la transition énergétique et le respect des accords internationaux. C’est ce à quoi l’invite l’Alliance Climatique: “la Caisse doit appliquer et surveiller de manière proactive l’intégration effective des critères ESG (environnementaux) et des risques financiers liés au climat dans le processus d’investissement par ses gestionnaires d’actifs – ou bien sélectionner des fonds dont il est prouvé qu’ils sont construits selon des critères ESG et de réduction de CO2 de grande portée” peut on lire sur la fiche de l’Alliance climatique consacrée à cette Caisse. Rien n’est pire pour notre pronostic vital que la crise climatique selon les termes du Secrétaire Général des Nations Unies. « Les pratiques de placements financiers pratiquées par la CIEPP ne doivent plus alimenter la catastrophe en finançant les énergies fossiles mais en aidant à construire un monde sobre, juste et décarboné » a déclaré Philippe de Rougemont, membre de Breakfree en tenue de serveur devant la CIEPP. Bon 60e anniversaire à la CIEPP et que 2021 soit l’année charnière où elle aura décidé et réalisé son désinvestissement fossile et répondu aux prises de contact de l’Alliance climatique.
