Le 22 septembre, la Suisse votera sur l’initiative pour la biodiversité. Cette initiative vise à stopper la perte dramatique de la biodiversité et à préserver les ressources naturelles indispensables à notre survie. Voici les principaux arguments en faveur d’un « Oui » à cette initiative.
1. La biodiversité en Suisse est menacée
La Suisse fait partie des pays ayant une richesse exceptionnelle en biodiversité. Pourtant, cette biodiversité est gravement menacée : plus de 30 % des espèces animales et végétales sont en danger. Les habitats tels que les marais, les prairies humides et les prairies sèches disparaissent progressivement. Les causes principales en sont l’agriculture intensive, l’urbanisation et l’utilisation des terres. Sans mesures efficaces, nous risquons un effondrement des écosystèmes.
Seules des mesures de protection strictes permettront de préserver cette nature unique. Un « Oui » à l’initiative pour la biodiversité est donc crucial pour rétablir un équilibre entre l’utilisation humaine et la préservation de la nature.
2. La biodiversité garantit nos moyens de subsistance
La biodiversité n’est pas seulement un bien écologique, elle constitue également la base de notre existence. Des écosystèmes intacts nous fournissent de l’eau propre, des sols fertiles, de l’air pur et de la nourriture. Ils nous protègent contre les catastrophes naturelles telles que les inondations et les glissements de terrain, et offrent des espaces de loisirs essentiels.
L’initiative ne vise pas seulement à protéger les espèces et les habitats, mais aussi à garantir une utilisation durable des ressources naturelles. Selon l’initiative pour la biodiversité, 17 % du territoire national doivent être consacrés à la protection de la biodiversité. Ces zones doivent être aménagées de manière à permettre la connexion des habitats et à favoriser la survie des espèces menacées.
3. Des impacts positifs sur l’agriculture
Un argument souvent avancé contre l’initiative est la crainte pour l’utilisation agricole des terres. Pourtant, la protection de la biodiversité peut également bénéficier à l’agriculture. Une gestion respectueuse de l’environnement améliore la fertilité des sols, favorise les insectes pollinisateurs et la lutte contre les ravageurs. Cela conduit à des rendements plus élevés à long terme et à une agriculture plus durable.
La protection de la biodiversité n’est pas incompatible avec l’agriculture, mais la renforce sur le long terme. Une agriculture durable, pratiquée en harmonie avec la nature, peut renforcer la production alimentaire suisse tout en préservant des habitats précieux.
4. Des mesures contraignantes pour la protection de la nature
Les mesures actuelles pour la conservation de la biodiversité ne suffisent pas à enrayer son déclin dramatique. De nombreux programmes sont volontaires, insuffisamment financés ou mal appliqués. L’initiative pour la biodiversité, en revanche, établit des directives légales claires pour avancer dans la protection de la biodiversité.
Selon le site web de l’initiative, celle-ci exige des mesures contraignantes pour protéger et restaurer les zones naturelles essentielles. Cela inclut un financement à long terme des efforts de conservation. C’est seulement ainsi que nous pourrons stopper efficacement la perte des espèces et des habitats.
5. La responsabilité mondiale de la Suisse dans la crise de la biodiversité et du climat
La Suisse fait partie des pays les plus riches du monde et porte donc une responsabilité particulière dans la crise mondiale de la biodiversité et du climat. Bien que le pays tire de grands bénéfices de son environnement naturel – que ce soit grâce à l’eau propre, aux sols fertiles ou au tourisme – il en fait encore trop peu pour protéger ces ressources. Par son niveau élevé de consommation et l’exploitation des ressources, la Suisse contribue indirectement à la destruction des écosystèmes dans d’autres régions du monde. L’importation de produits agricoles, de bois tropical et de matières premières se fait souvent au détriment de la biodiversité dans les pays plus pauvres.
De plus, la Suisse, par son secteur financier et industriel, est responsable d’une part importante des émissions de CO₂ qui exacerbent la crise climatique. Celle-ci, à son tour, accélère la perte mondiale de biodiversité. Un « Oui » à l’initiative pour la biodiversité serait un signal clair que la Suisse est prête à assumer ses responsabilités, non seulement sur son propre territoire, mais aussi à l’échelle mondiale, en arrêtant d’externaliser les dommages environnementaux dans d’autres pays. En effet, la préservation de la biodiversité est un axe essentiel de la lutte contre le changement climatique. C’est pourquoi le Collectif BreakFree Suisse va aussi participer à la COP Biodiversité en Colombie en octobre. Le collectif ne s’attaque pas aux banques suisses uniquement pour leurs investissements dans les énergies fossiles. Il fait aussi campagne contre l’UBS, par exemple, pour ses financements de l’extension de la monoculture du soja au Brésil, qui implique la déforestation de la forêt amazonienne. Ce soja avec lequel on gave nos vaches ici pour augmenter leur production de lait, au dépit de leur santé.
Conclusion : Un « Oui » à l’initiative pour la biodiversité est un « Oui » pour l’avenir
Le vote du 22 septembre nous donne l’occasion de faire un pas décisif vers la protection de la nature et de nos moyens de subsistance. La préservation de la biodiversité n’est pas seulement une question de responsabilité écologique, mais aussi de bon sens social et économique. Une nature intacte garantit non seulement l’avenir de nos enfants, mais aussi celui de notre agriculture et de notre économie.
Nous devons saisir cette occasion et dire un « Oui » clair à l’initiative pour la biodiversité afin de poser les bases d’un avenir durable.
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