Contre-sommet "Burning Bridges" - De la finance dévastatrice à une économie des communs
Samedi 27 Septembre – Uni mail, salle MS150 – Genève
À l’heure où la planète brûle et où les peuples réclament justice, du Congo pillé pour ses minerais au génocide en cours à Gaza, la finance suisse se proclame championne du développement durable tout en continuant de financer l’extractivisme, les armes et les énergies fossiles. Derrière les belles palabres de finance durable et les marchés carbone discutés au sommet Building Bridges, à Genève du 30 septembre au 2 octobre, ce sont les mêmes logiques coloniales et extractivistes qui persistent : acheter des forêts du Sud pour compenser la pollution du Nord, assurer la circulation du pétrole comme moteur de l’économie mondiale, celle des armes comme outil de domination, et éviter toute régulation financière.
UBS est un «sponsor diamant» de ce sommet qui propose la finance comme solution aux crises sociales et environnementales actuelles. Pourtant la banque a accru ses investissements dans Elbit Systems, fabricant d’armes israélien et acteur central du génocide en Palestine, de 2500% depuis le 1er septembre 2023. En se rendant ainsi complice des pires crimes de guerres, l’institution financière montre clairement ses vrais objectifs. Son profit ne tolère pas l’ombre d’un scrupule.

Rejoignez-nous!
UBS n’est pas une exception: elle est le symbole d’un système capitaliste mondialisé et colonial. Face à cette machine globale, une résistance s’organise: relier les luttes environnementales, sociales et anticoloniales est impératif.
Ensemble avec BDS, nous vous invitons donc le samedi 27 septembre dès 10h à Genève (UNI-MAIL, salle MS150) à un journée de contre-sommet afin de dénoncer la finance destructrice, écocidaire et génocidaire, et explorer les possibles économies des communs.
PROGRAMME: De la finance dévastatrice à une économie des communs
(Interprétation simultanée en français et anglais)
10h – 11h20 Finance des énergies fossiles: extractivisme et dépossession
Ce panel abordera les conséquences sociales et environnementales des investissements d’UBS dans les compagnies expansionistes d’énergie fossile, en Argentine (fracking) et en Asie (Gaz Naturel Liquéfié – GNL), avec: Orlando Carriqueo, Mapuche ; Angelica Dacanay CEED, Philippines; Guillaume Durin et Camille Delgrange, BreakFree Suisse
Plus d’informations sur les intervenants: Le peuple Mapuche (Peuple de la Terre), l’un des peuples autochtones les plus importants d’Amérique du Sud, possèdent un riche patrimoine culturel qui s’étend sur plus de mille ans. Originaire des régions méridionales du Chili et de l’Argentine, l’histoire, la culture et les luttes du peuple Mapuche sont profondément liées à la terre qu’il habite. Malgré des siècles de colonisation, de déplacement et de marginalisation, les Mapuches ont réussi à préserver leurs traditions, leur langue et leur identité, jouant un rôle crucial dans les discussions contemporaines sur les droits autochtones, l’autonomie et la récupération des terres.
Angelica Dacanay est responsable de la transition énergétique équitable en Asie du Sud-Est au Centre pour l’énergie, l’écologie et le développement (CEED). Forte d’une expérience dans la gouvernance des ressources naturelles, elle dirige aujourd’hui des efforts de collaboration avec des organisations de la société civile à travers l’Asie du Sud-Est. Son travail consiste principalement à plaider en faveur d’une transition énergétique équitable et à lutter contre l’expansion du gaz fossile aux Philippines et dans toute la région.
11h40 – 13h UBS sponsorise le sommet… et le génocide
Ce panel abordera le rôle des institutions financières dans les conflits et les violations des droits humains à travers leurs investissements dans l’industrie de l’armement. Une attention particulière sera accordée à la complicité d’UBS avec Elbit Systems et au génocide à Gaza, dans le cadre du lancement de la campagne contre UBS. Les interventions prévues incluent Gian Trepp, qui reviendra sur la complicité historique d’UBS dans de graves violations des droits humains dans l’apartheid sud-africain et les discours creux d’UBS et d’autres banques sur la convergence entre finance néolibérale et développement durable, ainsi que Sara Razai, qui analysera plus largement le rôle des acteurs non étatiques en droit international (y compris le DIH). Enfin, Ronnie Barkan apportera un éclairage sur Elbit Systems, en détaillant son rôle central dans l’armement de l’armée israélienne, sa responsabilité dans les crimes de guerre commis à Gaza, ainsi que la manière dont ses technologies militaires sont promues et exportées à l’échelle mondiale après avoir été testées sur les Palestiniens.
Avec Gian Trepp ; Dre Sara Razai ; Ronnie Barkan
13h30 – Manifestation contre le génocide à Gaza organisée par BDS
Financer l’économie des communs - REPORTE
14h – 15h30 Financer l’économie des communs – REPORTE
Avec. Pr Christian Arnsperger ; Dre Tanushree Kaushal ; Will Ruddick
Christian Arnsperger est professeur en durabilité et anthropologie économique à l’Institut de géographie et durabilité (IGD) de la Faculté des géosciences et de l’environnement (FGSE). Docteur en sciences économiques de l’Université de Louvain (Belgique), il développe depuis de nombreuses années ses enseignements et recherches à l’interface entre analyse économique, sciences humaines et philosophie existentielle. Spécialiste des alternatives économiques post-consuméristes / post-croissance et du lien entre transition écologique et mutation des mentalités et modes de vie, il a également été conseiller scientifique de la Banque Alternative Suisse (BAS).
À l’IGD, ses recherches portent notamment sur :
- la théorie monétaire et la macroéconomie de la durabilité ;
- les modes de vie durables et l’économie existentielle ;
- la permacircularité, le convivialisme et la durabilité ;
- la culture de la durabilité et les savoirs indigènes ;
- les racines culturelles de la non-durabilité aux États-Unis.
Dr Tanushree Kaushal est économiste politique et anthropologue, dont les recherches relient l’économie politique féministe, les relations internationales et l’anthropologie de la finance. Elle a récemment obtenu son doctorat à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, où sa thèse Social Finance in India: Coloniality, Gender, and Labour a été financée par le Fonds national suisse (FNS).
Ses travaux analysent la production de valeur financière tout au long de la chaîne de la finance sociale, depuis les investisseurs internationaux jusqu’aux emprunteuses rurales en Inde, mettant en lumière le travail genré et affectif qui sous-tend la finance. À partir d’un long terrain au Bengale occidental et dans les institutions politiques à New Delhi et Genève, elle met au centre les épistémologies expérientielles et subalternes comme clés pour penser le capitalisme contemporain.
Ses publications récentes incluent des articles dans Economy and Society, Globalizations, New Political Economy et Finance and Society, sur l’inclusion financière, la politique de régulation et les pratiques quotidiennes des intermédiaires et emprunteurs. Son projet actuel développe le concept de critique vernaculaire pour examiner comment les femmes à faibles revenus en Inde interprètent et contestent des notions financières telles que le crédit, le risque et la valeur.
Elle a enseigné des cours de master en économie politique et sur la race à l’IHEID et à l’Université de Berne, et travaillé avec des organisations telles que la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté. Elle a également conseillé des institutions sur le genre, la gouvernance et l’inclusion financière, dont le Groupe de travail de l’ONU sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles et le Forum économique mondial. Ses recherches ont été financées par le FNS, la Fondation Hans Wilsdorf, et le Centre mondial d’éducation NORRAG.
Plan de son intervention:
- L’essor de la finance numérique et des services numériques
- La prise de contrôle numérique du crédit et des relations sociales
- Les services numériques dans les pays du Sud
- Le travail et l’État à l’ère de la finance numérique
- La microfinance et la capitalisation de la vie des ménages et des femmes
- Résistance et protestations : exemples d’actions collectives et d’autres futurs imaginables
Will Ruddick (Grassroots Economics, Kenya) est spécialiste du développement économique communautaire, et présente un regroupement d’engagements – un protocole cosmo-local où les gens sèment, échangent et tiennent leurs promesses (travail, biens, soins ou monnaie locale) afin de coordonner les éléments essentiels sans extraction. Grâce aux fonctions de conservation, d’évaluation, de limitation et d’échange, les pools d’engagement communautaire renforcent la mémoire relationnelle et la résilience, permettant aux communautés de première ligne de refuser les projets nuisibles tout en favorisant leur propre transition : collecte d’eau, agroécologie, logement et coopératives énergétiques. Il s’agit là de la finance Ubuntu en pratique : la réciprocité plutôt que la spéculation, la fédération plutôt que la dépendance.
Plan de son intervention:
- De quoi s’agit-il ? D’un pool communautaire de promesses suivies (bons pour du travail, des biens, des soins ou de la monnaie locale) qui circulent sous forme d’engagements (et non de marchandises), de sorte que c’est la réciprocité, et non la recherche du profit, qui guide les flux. Similaire à une coopérative de crédit, à des réseaux d’entraide, etc..
- Comment cela fonctionne-t-il dans la pratique ?
- Curation (ce que la communauté valorise alimente le pool),
- Évaluation (parité ou indices convenus entre pairs),
- Limitation (limites de crédit pour protéger les biens communs) et
- Échange (échange de promesses, remboursées ultérieurement par des services, sans intérêt).
- Pourquoi est-ce important aujourd’hui ? Les communautés peuvent organiser le refus de projets destructeurs tout en finançant leur propre transition (systèmes d’approvisionnement en eau, agroécologie, réparations de logements, coopératives énergétiques) grâce à la rotation du travail et à la mise en commun des engagements.
- Mémoire relationnelle et responsabilité : les antécédents de réalisation et les limites partagées renforcent la confiance, réduisent les risques et permettent aux pools voisins de se fédérer entre les régions.
- Plus d’informations: https://www.grassrootseconomics.org
More informations and resources:

“Sous le coup de pinceau”:
Explorez cette galerie d’art provocatrice illustrant les traces indélébiles laissées par les « pratiques » financières d’UBS sur les communautés, et l’environnement.

